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TiRrOiRs d'AbSuRdisTaN

Mardi 20 décembre 2016 à 19:29

 De grands espaces et moi toute seule au milieu à pédaler, puis passant sur les bords des milieux pour retrouver des milieux... le déplacement permanent! à une échelle humaine: on pédale assez vite pour être surpris des changements de paysage mais aussi assez lentement pour tout voir. La vitesse parfaite?!

 

L'effort aussi, avancer avec sa propre énergie: beaucoup de satisfaction, retour obligé à l'humilité, conscientisation de son propre corps et de ses "capacités saines"... Car on peut pousser toujours un peu plus la pédale, mais comment remettre le pied à l'étrier le lendemain?! 

 

La solitude: un espace intérieur cultivé au gré du tour de pédale. Solitude apaisante. Dans les soirs d'automne et de brumes de mer, dans les brouhahas des cafés et parlottes de fin de journée, dans les arrivées arrivantes et les horizons atteignables. 

La solitude face à une roue brinquebalante. Solitude face aux montées qui n'en finissent plus, le ronflement d'un camion au cul sur une route sinueuse sans bas chaussée. solitude avant de foncer dans un tunnel au bruit infernal des résonances de tous les moteurs qui s'y engouffrent.

Solitude du déplacement. éternelle passante. Parler. Par. Les... Pas.

 

Les rencontres :) d'abord les animaux! le deux roues sans moteur est silencieux... Puis les curieux: beaucoup d'admiration et d'encouragement, parfois des coups de mains,  au gré de discussions furtives. Les vacanciers retraités: des appels de phare?! Ils me reconnaissaient avec mes sacoches vertes :) Enfin les baroudeurs: échange de bons procédés, combines et dépannages!

 

La joie. De se flanquer le dos dans le sable tiède pour ne pas sentir le vent trop frais après les bains de mer. D'ouvrir un bouquin le vent dans le cou et les rayons tâchant le corps. De se voir après une semaine, le nez rougi, les jambes avec la trace du short ! De sentir le grand air tout le temps! De mordre des clémentines ramassées sur l'arbre! De swinguer de la sacoches sur les pistes à cailloux! De se sentir toujours avançant..!

 

Rentrer en soi. Brosser ses poils rebels à la bonheur, lentement, leur apprendre qu'un jour est un jour, leur rappeler qu'une heure est une heure... Le temps est temps. Sans jour ni heure. La vie est temps tant qu'elle est vie mais comment la penser selon notre temps??? 

Et s'entrevoir plus cyclique, autre.. sans toutes ces contraintes de pensée que sont toutes ces valeurs sociétales. être sans se soucier. manger. dormir. parler. être. penser. hésiter. avancer. être. discourir. pédaler. être. être. être. 

Laisser ses pairs. Derrière. Laisser les repères, au loin.

Sans père. Outre père. Or père. Hors pair...

Mardi 20 décembre 2016 à 19:23

 La nuit tombe. 

Au loin les lumières de Barcelone.

Les jambes qui roulent. Le cul collé à la selle.

L'horizon s'obscurcissant. Je vais et je viens.

Les lueurs teintent. Viens! me crie la musique.

Je vais et je viens. 

Entre les routes.

Au fil des doigtés sur les touches blanches.

Je t'aime. Entre tes sables

Moi non plus. Le long de tes plages.

Tu vas et tu viens, entre mes cœurs.

Moi non plus. Entre tes vagues. 

Entre mes souffles.

Et je pousse la pédale.

Tu m'accélères et je file.

Maintenant j'arrive!

Courant sur une tentacule.

Tout de suite j'entre entre tes reines

Je glisse sur tes places et m'enlace de tes effluves

Je viens, j'y suis... et tu me retiens

Moi non plus...

Tu vas et tu viens

Entre mes corps

Viens! Entre dans mes souffles,

Glisse dans mes veines,

Antre de mes reins.

Lundi 19 décembre 2016 à 18:50

Pétasse ! Pourraient crier le commun connard de premier venu.

Fille facile. Pourrait se gosser le bobo d'apparat.

Jeune libérée.. pourraient s'enthousiasmer les féministes de comptoir.

« Encore perdue » Fafreluche se dit

 

Il arrive avec ses guirlandes brillantes. Ses clignotis à tous les ronds points. Ses étoiles dopées et ses arbres morts exposés sur le bois croisé. Il arrive à grands pas de lumière à travers rues et magasins..

 

et Fafreluche, du haut de sa tour se crispe sur la gachette. Avec un mélange de jalousie et d'envie d''amour.. putain de barbu tout rouge !

 

Ça se réchauffe. Du bas du ventre, les faisceau argentés se rapprochent. Les chants du happy day come near. Une dite magie traverse Fafreluche telle une sueur de glace. Ne se retrouvant plus, ne voulant pas fondre plus, Fafreluche grimpe plus loin des chaleurs de ville. Sur la tuile de sa tour de nuit, elle s'agrippe à la girouette. Et tourne dans le vent de neige. Et tourne dans les horizons. Et retourne en ne voulant plus savoir l'instant.

 

Transie de solitude, elle rêve de trucs tièdes qui feraient le tour de son dos. Qui l'étreindraient. Un truc qui rassurerait. Juste quelques instants.

 

Prise dans le tourbillon des vents de mer d'hivers, elle sent ses phalanges bleuir et feindre. Ça tourne toujours plus vite. Plus fort. Elle va lâcher. Elle lâche.. Et virevolte sur les toits gelés. Elle sent la chaleur des festivités qui se rapprochent. Elle se sent fondre. Elle dégringole de gouttières en balcons. Elle sent le feu de folie tout proche. Rebondit maladroitement sur des escaliers d'arrières cours et tombe sur le pavé brillant de rouge et d'argent. Fafreluche se retrouve le feu au cul.

 

Alors, elle court.

Fuir cette chaleur inconnue ! Telle est sa mission d'instinct.

Elle balance ses jambes plus vite et plus loin.

Ses pieds gobent le pavé à tire-d'aile.

Plus vite. Plus loin. Plus ailleurs.

Plus de souffle...

Plus que sa petite brume de bouche dans le froid des rues.

Plus que des pas résonnant le ralenti.

 

Fafreluche a mal aux rêves. Retombées, elle se prend un rabs de bras de bars.  

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